Le poids de la tradition
Au 19ème siècle, alors que la révolution industrielle banalise le travail féminin, l’idéal de la femme confinée à la vie domestique culmine. Elle est en effet valorisée pour ses vertus maternelles : elle se doit avant tout de veiller au bien-être des siens dans le périmètre de la maison.
Cette vision du rôle de la femme dans le foyer se traduit différemment selon les milieux. Dans les petits ménages, la cuisine est une activité qui gratifie le sens pratique de la ménagère. Dans le monde bourgeois et aristocratique, l’exécution du repas est laissée aux domestiques. La maîtresse de maison tient le rôle de chef d’orchestre, c’est elle qui décide des menus et qui est garante du bon fonctionnement de la maisonnée.
Une indépendance mitigée
La place des femmes dans la société a progressivement changé au cours du 20ème siècle : elles disposent librement de leur salaire (1907), votent aux élections politiques (1944) et exercent une activité professionnelle sans avoir à obtenir le consentement de leur mari (1965).
A l’intérieur du foyer pourtant leur statut reste encore ambigu aujourd’hui. Quelle que soit sa classe sociale, la femme reste de loin le principal acteur de l’organisation domestique. Dans 90% des cas, elle assure les courses et la cuisine. Pour s’émanciper du rôle de cuisinière, elle s’est progressivement organisée pour simplifier les menus, préparer plus vite les repas et recourir aux produits surgelés ou déjà préparés.
Et les hommes ? Ils interviennent le plus souvent comme aide-cuisinier, associés aux courses et à la préparation du repas. Lorsqu’ils revêtent la toque de chef, ce n’est pas pour concocter une cuisine ordinaire. Ils se mettent aux fourneaux pour les grandes occasions, se livrant à leur passion culinaire devant la famille ou les amis.