La Franche Foire de Tourcoing, 1491

L’œuvre
Le vitrail est réalisé d’après un bas-relief du sculpteur Hippolyte Lefebvre (1863-1935), lauréat du Grand Prix de Rome en 1892. En 1897, la Chambre de Commerce et d’Industrie de Tourcoing fait appel à cet artiste de renom pour créer une image valorisant l’ancienneté de l’industrie textile de la ville. La Franche Foire est choisie comme symbole de cette histoire.
Hippolyte Lefebvre en donne une vision romantique et idéalisée. Ces maisons à colombages, dignes des grandes villes flamandes, sont très éloignées des habitations en terre et en torchis qui se dressaient dans le petit bourg qu’était Tourcoing à la fin du Moyen Age. De même, il était peu probable de rencontrer de nobles dames dans ce genre de foire.

Le succès de cette représentation est démontré par les multiples déclinaisons réalisées à partir de l’original : un grand bas-relief en bronze qui orne la cheminée d’apparat de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Tourcoing. Il a servi de modèle à des médailles éditées en série, à une restitution grandeur nature fabriquée à l’occasion de l’Exposition Universelle à Paris en 1900 et à ce vitrail réalisé pour une maison particulière vers 1945.

La Franche Foire de 1491 : un évènement commercial et festif
Sa création revient à Bauduin II  de Lannoy (1435-1501), seigneur de Tourcoing. En 1491, il obtint de l’empereur Maximilien d’Autriche, dont il était un fidèle vassal, l’autorisation d’organiser une foire. L’objectif est alors de relancer l’économie de la ville fondée sur l’artisanat textile. Le privilège accordé par l’empereur se traduit par la création d’une zone franche, c’est à dire exemptée de toutes taxes sur les transactions, durant trois jours par an. Les négociants bénéficiaient également d’autres avantages comme un service de police qui assurait la sécurité de leurs marchandises.

En comparaison avec les grandes foires de Flandres, celle de Tourcoing était plus modeste et de rayonnement régional. Grâce à cette structure favorisant les échanges commerciaux, Tourcoing se développa en tant que centre de production textile et acquis une place prospère au sein du foyer économique des anciens Pays-Bas méridionaux.
Les foires étaient l’occasion de grands rassemblements festifs, qui attiraient les marchands, mais aussi les foules, saltimbanques et autres forains. A Tourcoing, le premier jour de foire coïncidait avec la fête du saint patron de la ville, saint Christophe, donnant lieu à de grandes réjouissances. Cette foire resta une fête religieuse et commerciale jusqu’au 18ème siècle.
Depuis les années 1970, la ville de Tourcoing a organisé plusieurs reconstitutions de cette Franche Foire pour faire revivre l’histoire dans une ambiance festive et le Centre d’Histoire Locale lui a consacré une exposition en 2003.

Bibliographie
AMEYE (Jacques) BOOGAERTS (Jacques), CALONNE (Sylvain), et al., Chroniques Tourquennoises : Tourcoing au temps de la Toison d’Or autour de la Franche-Foire de 1491, Tome VI, Editions Georges Frère, Tourcoing, 1991.