Cette chanson a été écrite dans le contexte d'une grève très dure des ouvriers trieurs.
Les ouvriers trieurs : l'aristocratie des ouvriers du textile
Le triage est la première opération du travail de la laine. Celle-ci est triée selon la longueur des fibres, leur finesse, leur nervosité. Le travail se fait sous les toits pour profiter de la lumière du jour. Il demande un long apprentissage si bien que les trieurs sont deux fois mieux payés que les ouvriers sur machine, en raison de l'impossibilité de les remplacer facilement et de l'exigence élevée d'un travail minutieux. Les futurs négociants en laine avaient d'ailleurs l'habitude de faire des stages d'apprentissage auprès des trieurs. Outre des salaires plus élevés, leur temps de travail plus court, ils forment une catégorie à part, pour laquelle les patrons n'exigent pas de livret de travail, et ont leur propre syndicat, un des premiers créés à Roubaix-Tourcoing.
Les grèves
En position de force, les trieurs ont mené des grèves très dures à Roubaix comme à Tourcoing pour protester contre des licenciements ou pour l'augmentation des salaires. De leur côté, les patrons ont essayé par tous les moyens de réduire le poids des salaires dans les coûts de production, en remplaçant les trieurs par des peigneuses mécaniques (mais les déchets sont trop importants) ou en les remplaçant par des femmes, moins bien payées. C'est ce qui déclencha la grève de 1899-1900.
Source :
L. MARTY, Chanter pour survivre, Paris, L’Harmattan, 1996, p. 67.
Les ouvriers trieurs : l'aristocratie des ouvriers du textile
Le triage est la première opération du travail de la laine. Celle-ci est triée selon la longueur des fibres, leur finesse, leur nervosité. Le travail se fait sous les toits pour profiter de la lumière du jour. Il demande un long apprentissage si bien que les trieurs sont deux fois mieux payés que les ouvriers sur machine, en raison de l'impossibilité de les remplacer facilement et de l'exigence élevée d'un travail minutieux. Les futurs négociants en laine avaient d'ailleurs l'habitude de faire des stages d'apprentissage auprès des trieurs. Outre des salaires plus élevés, leur temps de travail plus court, ils forment une catégorie à part, pour laquelle les patrons n'exigent pas de livret de travail, et ont leur propre syndicat, un des premiers créés à Roubaix-Tourcoing.
Les grèves
En position de force, les trieurs ont mené des grèves très dures à Roubaix comme à Tourcoing pour protester contre des licenciements ou pour l'augmentation des salaires. De leur côté, les patrons ont essayé par tous les moyens de réduire le poids des salaires dans les coûts de production, en remplaçant les trieurs par des peigneuses mécaniques (mais les déchets sont trop importants) ou en les remplaçant par des femmes, moins bien payées. C'est ce qui déclencha la grève de 1899-1900.
Source :
L. MARTY, Chanter pour survivre, Paris, L’Harmattan, 1996, p. 67.