Le Monument aux Morts

Une inauguration grandiose

A 11 heures, la Clique Scolaire, les Sociétés chorales et l’Harmonie municipale interprètent la Marseillaise. Puis le voile recouvrant la sculpture est enlevé par les parents de Poilus morts pour la France, une veuve de guerre, un pupille et une pupille de la Nation. En écartant les Anciens Combattants et les Mutilés de guerre, la cérémonie entend mettre ainsi au premier rang les victimes civiles et leur douleur.

Cela n'empêche pas la section du Parti Socialiste de Tourcoing de critiquer le decorum de la cérémonie, qu'elle juge hypocrite et cynique, quand bien même le chef d'orchestre en est le nouveau maire Albert Inghels, premier député socialiste élu à Tourcoing (1914), l'un des rares à avoir ouvertement dénoncé en 1919 les abus commis au nom des dédommagements et réparations de guerre. 

Description

Le Monument représente la marche des soldats vers la Victoire, allégorie représentée par une femme ailée sur un cheval. Quatorze soldats de trois mètres de haut sont ainsi répartis de part et d'autre, dans une ascension pyramidale, et sous un dais formé par les drapeaux. L'impression donnée est ainsi celle d'une progression dans les tranchées.

Un Monument pour tous les morts de la Patrie

Sur chaque côté, sont gravés les noms des 2531 soldats morts ou disparus, auxquels s'ajoutent ceux de 177 victimes civiles. Manque le nom des soldats belges vivant à Tourcoing et tombés au combat, car la section locale de la Fédération Nationale des Combattants Belges n'a pas communiqué sa demande à temps.

Au dos du monument se trouve la traditionnelle inscription : « A ses enfants morts pour la France, la Ville de Tourcoing reconnaissante», entourée des dates "1914" et"1918".

Depuis, d'autres noms sont venus s'ajouter à ceux des victimes de la Première Guerre mondiale : ceux de la Seconde Guerre mondiale, de la guerre d’Indochine, des conflits en Afrique du Nord.

Une stèle a depuis aussi été ajoutée en hommage aux harkis morts pendant la guerre d’Algérie.

En 1950 et 1993, deux campagnes de restauration ont permis la consolidation du Monument, inscrit au titre des Monuments Historiques par arrêté du 30 janvier 2009.

Sources :

Dossier pédagogique rédigé par François Da Rocha Carneiro, professeur missionné aux Archives municipales de Tourcoing, consultable en ligne.

La base de données des Monuments aux morts, gérée par l'institut de Recherches Historiques de l'Université de Lille en Sciences Humaines (IRHIS)