Cette urne funéraire contenait à l’origine le cœur et les entrailles d’un seigneur de Tourcoing, Bauduin III de Lannoy, mort en 1559.
Le contexte L’inhumation séparée du cœur et du corps Au Moyen Âge, certains nobles étaient embaumés afin d’assurer la conservation du corps, le temps des rites funéraires. Cette opération nécessitait une intervention spécifique, l’extraction des organes.
C’est à partir du 12ème siècle que le cœur est inhumé séparément du corps. Venue d’Angleterre, cette pratique s’est répandue sous l’influence des chevaliers morts en croisade. Le rapatriement du corps depuis ces contrées chaudes et éloignées étant inenvisageable, c’est le cœur, aisément transportable, qui supplée à la dépouille. Le cœur devient alors un substitut du corps.
En France, la sépulture de cœur est adoptée par les rois capétiens qui en font un privilège royal au 13ème siècle. Puis, la noblesse imite peu à peu ce mode d’inhumation entre le 15ème et le 17ème siècle.
Le succès de cette pratique funéraire s’explique par des raisons politiques, familiales, et spirituelles. La sépulture est un haut lieu de mémoire. Elle ancre le pouvoir du seigneur sur son territoire, affirme la continuité de la dynastie familiale et assure le salut de l’âme. Diviser les restes mortels en autant de sépultures permet d’accroître la présence symbolique du défunt.
L’objet
L’inscription gravée sur le couvercle du tonnelet indique l’identité du défunt :
Hic jacent intestina cum
Corde illustrissimi Dni
Balduni de Lannoy equitis
Velleris aureati dni III
Temporalis de Torcoing
Obiit ano 1559 XI octobris
Orate pro illo « Ici reposent les entrailles avec le cœur du très illustre seigneur Baudouin de Lannoy, chevalier de la Toison d’Or, IIIe seigneur temporel de Tourcoing. Il trépassa l’an 1559 le 11 octobre. Priez pour lui. »
Le tonnelet de Bauduin III a été enfoui dans le sous-sol de l’église Saint-Christophe de Tourcoing, près du maitre-autel. Le cœur de sa femme, Adrienne de Hornes, et de son fils, Philippe, étaient également déposés à proximité dans des urnes similaires. Bauduin III, seigneur de Tourcoing de 1543 à 1559, était un personnage important de la Cour de Charles Quint. Ce chevalier de la Toison d’Or possédait plusieurs domaines, sa résidence dynastique étant à Solre-le-Château. C’est là, dans la crypte de l’église, que son corps fut inhumé aux côtés des membres de sa famille. Le choix de Tourcoing comme lieu de sépulture de cœur n’est pas anodin et témoigne d’un certain attachement à cette ville. En effet, Bauduin III fait de la seigneurie de Tourcoing l’un de ses principaux titres, se faisant appeler « Monsieur de Tourcoing ».
Bibliographie
BANDE (Alexandre), Le cœur du roi. Les Capétiens et les sépultures multiples, 13ème – 15ème siècles, Editions Tallandier, Paris, 2009. PLATEAUX (Alain), « Les seigneurs de Tourcoing au 15ème et 16ème siècle », Chroniques Tourquennoises : Tourcoing au temps de la Toison d’or, Tome VI, Editons Georges et Frères, Tourcoing, 1991 p.208-217.
Le contexte L’inhumation séparée du cœur et du corps Au Moyen Âge, certains nobles étaient embaumés afin d’assurer la conservation du corps, le temps des rites funéraires. Cette opération nécessitait une intervention spécifique, l’extraction des organes.
C’est à partir du 12ème siècle que le cœur est inhumé séparément du corps. Venue d’Angleterre, cette pratique s’est répandue sous l’influence des chevaliers morts en croisade. Le rapatriement du corps depuis ces contrées chaudes et éloignées étant inenvisageable, c’est le cœur, aisément transportable, qui supplée à la dépouille. Le cœur devient alors un substitut du corps.
En France, la sépulture de cœur est adoptée par les rois capétiens qui en font un privilège royal au 13ème siècle. Puis, la noblesse imite peu à peu ce mode d’inhumation entre le 15ème et le 17ème siècle.
Le succès de cette pratique funéraire s’explique par des raisons politiques, familiales, et spirituelles. La sépulture est un haut lieu de mémoire. Elle ancre le pouvoir du seigneur sur son territoire, affirme la continuité de la dynastie familiale et assure le salut de l’âme. Diviser les restes mortels en autant de sépultures permet d’accroître la présence symbolique du défunt.
L’objet
L’inscription gravée sur le couvercle du tonnelet indique l’identité du défunt :
Hic jacent intestina cum
Corde illustrissimi Dni
Balduni de Lannoy equitis
Velleris aureati dni III
Temporalis de Torcoing
Obiit ano 1559 XI octobris
Orate pro illo « Ici reposent les entrailles avec le cœur du très illustre seigneur Baudouin de Lannoy, chevalier de la Toison d’Or, IIIe seigneur temporel de Tourcoing. Il trépassa l’an 1559 le 11 octobre. Priez pour lui. »
Le tonnelet de Bauduin III a été enfoui dans le sous-sol de l’église Saint-Christophe de Tourcoing, près du maitre-autel. Le cœur de sa femme, Adrienne de Hornes, et de son fils, Philippe, étaient également déposés à proximité dans des urnes similaires. Bauduin III, seigneur de Tourcoing de 1543 à 1559, était un personnage important de la Cour de Charles Quint. Ce chevalier de la Toison d’Or possédait plusieurs domaines, sa résidence dynastique étant à Solre-le-Château. C’est là, dans la crypte de l’église, que son corps fut inhumé aux côtés des membres de sa famille. Le choix de Tourcoing comme lieu de sépulture de cœur n’est pas anodin et témoigne d’un certain attachement à cette ville. En effet, Bauduin III fait de la seigneurie de Tourcoing l’un de ses principaux titres, se faisant appeler « Monsieur de Tourcoing ».
Bibliographie
BANDE (Alexandre), Le cœur du roi. Les Capétiens et les sépultures multiples, 13ème – 15ème siècles, Editions Tallandier, Paris, 2009. PLATEAUX (Alain), « Les seigneurs de Tourcoing au 15ème et 16ème siècle », Chroniques Tourquennoises : Tourcoing au temps de la Toison d’or, Tome VI, Editons Georges et Frères, Tourcoing, 1991 p.208-217.