Le globe de mariée, aussi appelé bouquet de mariée, est le réceptacle privilégié des souvenirs de mariage de 1850 à 1930 environ. Il est généralement constitué d’un socle de bois noir, d’un coussin de velours rouge et de divers accessoires symboliques, le tout protégé par une verrine. La couronne de fleur de la mariée, disposée au centre sur le coussin, constitue l’élément principal de la composition.
Le contexte
La mode du globe de mariée, de 1850 à 1930
C’est sous le Second Empire qu’apparaît le globe de mariée dans les intérieurs des familles catholiques. Cette mode spécifiquement française atteint son apogée à la fin du 19ème siècle pour disparaître progressivement vers les années 1930.
A cette époque, la couronne de fleurs constitue la traditionnelle parure de la mariée. Au lendemain des noces, les femmes gardaient parfois leur couronne dans un coffret. Le désir de conserver ce souvenir emblématique, de l’élever au rang de symbole, voire de relique, expliquent l’engouement pour le globe de mariée.
Deux autres phénomènes participent également à son apparition au 19ème siècle. Les fleurs artificielles, dont la production connait un formidable essor, détrônent les fleurs naturelles dans la confection des couronnes nuptiales. Faites de cire et de tissus, les fleurs artificielles contribuent au changement de statut de la couronne de mariée : d’un objet éphémère, celle-ci devient un objet pérenne. Parallèlement, le globe de verre, conçu au départ pour protéger les mécanismes d’horloge de la poussière, voit son usage étendu à la protection de tout type d’objets précieux.
Au début, les globes de mariée sont confectionnés à la demande. Ils sont choisis par les futurs époux ou par leur entourage, à l’approche des noces. Le globe de verre est acheté chez l’horloger ou le bijoutier, qui réalise également le décor. Puis, à l’apogée de cette mode à la fin du 19ème siècle, des magasins commencent à proposer des modèles standards, plus économiques. Par la suite, les bouleversements engendrés par la Première Guerre mondiale, modifiant la place de la femme dans la société et les pratiques traditionnelles, entrainent peu à peu le déclin du globe de mariée.
Le globe de mariée dans le foyer : un statut privilégié
Le globe de mariée, posé sur la cheminée du salon ou dans la chambre, constitue la pièce maîtresse du foyer. Il s’agit d’un objet sentimental et précieux qui symbolise l’union du couple. Les éléments qui le composent expriment les espoirs et les grands sentiments du mariage, que sont l’amour, la maternité, la fidélité, l’harmonie et la prospérité du foyer.
Le globe est aussi le réceptacle de divers objets liés à des événements marquants comme la naissance d’un enfant, son baptême ou sa première communion. Tel un album de famille, il conserve et expose les souvenirs de la vie du couple.
L’objet
La symbolique du globe de mariée
La couronne de mariée prend place dans une composition faite de miroirs, de motifs végétaux et de figurines. Le choix de ces accessoires répond à des codes et à des croyances qui peuvent varier selon les régions et les individus. Le globe de mariée présenté ici est entré dans les collections du musée sans que l’histoire de ses propriétaires ne soit connue. Son interprétation s’appuie donc sur les coutumes les plus courantes.
Au centre, sur le coussin de velours rouge, sont présentés les attributs des jeunes époux : la couronne de la mariée et le bouquet que portait le marié en boutonnière. Ils sont confectionnés en fleurs d’oranger, emblème de la virginité.
Le décor en laiton est composé de marguerites qui représentent la pureté et de feuilles de lierre qui signifient l’attachement. Au sommet, une colombe, tenant à son bec une couronne de laurier, apporte la paix dans le foyer. Des fleurs en tissu sont entrelacées dans la structure métallique : la rose, symbole de l’amour par excellence, et le liseron, signe de fidélité.
Les références religieuses et symboliques côtoient les superstitions populaires. Les miroirs, de par leur pouvoir réfléchissant, sont considérés comme un gage de protection contre le mauvais œil. Dans le globe de mariée, ils acquièrent une signification supplémentaire en fonction de leur forme. Le miroir central garantie la sincérité au sein du couple. Les miroirs rectangulaires, ici au nombre de deux, représenteraient le nombre d’années de fiançailles.
Les autres accessoires semblent jouer un rôle davantage décoratif que symbolique. On remarque de chaque côté de la composition deux oiseaux en laiton doré, l’un monté d’un bambin, l’autre d’un homme tirant à l’arc. Leur présence est sans doute simplement ornementale, à moins que ces figures ne soient une évocation du désir amoureux, l’arc et les flèches étant des attributs de l’amour.
Quant aux angelots en porcelaine, ceux-ci sont généralement associés à la naissance ou le décès d’un enfant. Dans le cas présenté, ils répondent à un souci de symétrie pour obtenir une composition homogène. Il s’agirait donc d’un modèle standard de globe de mariée, réalisé entre la fin du 19ème siècle et le début 20ème siècle.
Symbole de l’union du couple, le globe de mariée était parfois déposé en guise d’ex-voto dans les églises. C’est le cas de cet exemplaire qui fût déposé dans une chapelle de Tourcoing. Ce geste de dévotion était effectué en signe de remerciement de la protection divine accordée.
Bibliographie
DUPUIS-LABBE (Dominique), Globes de mariage à la fin du 19ème siècle, Anonymat et signature, sous la direction de Jean Cuisenier, La documentation Française, Paris, 1989, p. 39-45.
GODIN (Lucie), Les reliquaires d’Amour, Edition Combier, Mâcon, 1987.
POUJADE (Joël), « Ex-voto et globes de mariées dans les chapelles et oratoires de la Mayenne », La Mayenne, Archéologie, Histoire, 2012, article en ligne sur le site du Conseil général de Mayenne. Consulté le 15/04/2013.
L’amour sous verre, exposition virtuelle, en ligne sur le site du Conseil des musées de Poitou-Charentes. Site consulté le 15/04/2013.
Le contexte
La mode du globe de mariée, de 1850 à 1930
C’est sous le Second Empire qu’apparaît le globe de mariée dans les intérieurs des familles catholiques. Cette mode spécifiquement française atteint son apogée à la fin du 19ème siècle pour disparaître progressivement vers les années 1930.
A cette époque, la couronne de fleurs constitue la traditionnelle parure de la mariée. Au lendemain des noces, les femmes gardaient parfois leur couronne dans un coffret. Le désir de conserver ce souvenir emblématique, de l’élever au rang de symbole, voire de relique, expliquent l’engouement pour le globe de mariée.
Deux autres phénomènes participent également à son apparition au 19ème siècle. Les fleurs artificielles, dont la production connait un formidable essor, détrônent les fleurs naturelles dans la confection des couronnes nuptiales. Faites de cire et de tissus, les fleurs artificielles contribuent au changement de statut de la couronne de mariée : d’un objet éphémère, celle-ci devient un objet pérenne. Parallèlement, le globe de verre, conçu au départ pour protéger les mécanismes d’horloge de la poussière, voit son usage étendu à la protection de tout type d’objets précieux.
Au début, les globes de mariée sont confectionnés à la demande. Ils sont choisis par les futurs époux ou par leur entourage, à l’approche des noces. Le globe de verre est acheté chez l’horloger ou le bijoutier, qui réalise également le décor. Puis, à l’apogée de cette mode à la fin du 19ème siècle, des magasins commencent à proposer des modèles standards, plus économiques. Par la suite, les bouleversements engendrés par la Première Guerre mondiale, modifiant la place de la femme dans la société et les pratiques traditionnelles, entrainent peu à peu le déclin du globe de mariée.
Le globe de mariée dans le foyer : un statut privilégié
Le globe de mariée, posé sur la cheminée du salon ou dans la chambre, constitue la pièce maîtresse du foyer. Il s’agit d’un objet sentimental et précieux qui symbolise l’union du couple. Les éléments qui le composent expriment les espoirs et les grands sentiments du mariage, que sont l’amour, la maternité, la fidélité, l’harmonie et la prospérité du foyer.
Le globe est aussi le réceptacle de divers objets liés à des événements marquants comme la naissance d’un enfant, son baptême ou sa première communion. Tel un album de famille, il conserve et expose les souvenirs de la vie du couple.
L’objet
La symbolique du globe de mariée
La couronne de mariée prend place dans une composition faite de miroirs, de motifs végétaux et de figurines. Le choix de ces accessoires répond à des codes et à des croyances qui peuvent varier selon les régions et les individus. Le globe de mariée présenté ici est entré dans les collections du musée sans que l’histoire de ses propriétaires ne soit connue. Son interprétation s’appuie donc sur les coutumes les plus courantes.
Au centre, sur le coussin de velours rouge, sont présentés les attributs des jeunes époux : la couronne de la mariée et le bouquet que portait le marié en boutonnière. Ils sont confectionnés en fleurs d’oranger, emblème de la virginité.
Le décor en laiton est composé de marguerites qui représentent la pureté et de feuilles de lierre qui signifient l’attachement. Au sommet, une colombe, tenant à son bec une couronne de laurier, apporte la paix dans le foyer. Des fleurs en tissu sont entrelacées dans la structure métallique : la rose, symbole de l’amour par excellence, et le liseron, signe de fidélité.
Les références religieuses et symboliques côtoient les superstitions populaires. Les miroirs, de par leur pouvoir réfléchissant, sont considérés comme un gage de protection contre le mauvais œil. Dans le globe de mariée, ils acquièrent une signification supplémentaire en fonction de leur forme. Le miroir central garantie la sincérité au sein du couple. Les miroirs rectangulaires, ici au nombre de deux, représenteraient le nombre d’années de fiançailles.
Les autres accessoires semblent jouer un rôle davantage décoratif que symbolique. On remarque de chaque côté de la composition deux oiseaux en laiton doré, l’un monté d’un bambin, l’autre d’un homme tirant à l’arc. Leur présence est sans doute simplement ornementale, à moins que ces figures ne soient une évocation du désir amoureux, l’arc et les flèches étant des attributs de l’amour.
Quant aux angelots en porcelaine, ceux-ci sont généralement associés à la naissance ou le décès d’un enfant. Dans le cas présenté, ils répondent à un souci de symétrie pour obtenir une composition homogène. Il s’agirait donc d’un modèle standard de globe de mariée, réalisé entre la fin du 19ème siècle et le début 20ème siècle.
Symbole de l’union du couple, le globe de mariée était parfois déposé en guise d’ex-voto dans les églises. C’est le cas de cet exemplaire qui fût déposé dans une chapelle de Tourcoing. Ce geste de dévotion était effectué en signe de remerciement de la protection divine accordée.
Bibliographie
DUPUIS-LABBE (Dominique), Globes de mariage à la fin du 19ème siècle, Anonymat et signature, sous la direction de Jean Cuisenier, La documentation Française, Paris, 1989, p. 39-45.
GODIN (Lucie), Les reliquaires d’Amour, Edition Combier, Mâcon, 1987.
POUJADE (Joël), « Ex-voto et globes de mariées dans les chapelles et oratoires de la Mayenne », La Mayenne, Archéologie, Histoire, 2012, article en ligne sur le site du Conseil général de Mayenne. Consulté le 15/04/2013.
L’amour sous verre, exposition virtuelle, en ligne sur le site du Conseil des musées de Poitou-Charentes. Site consulté le 15/04/2013.