La façade de l'hôpital civil, 1891-1895, rue Nationale

Le combat de Gustave Dron

Depuis 1884, Gustave Dron fait partie de la Commission administrative des Hospices en charge de la gestion de l’hôpital civil. Avec l’aide du docteur Dewyn, conseiller municipal, il dénonce les mauvaises conditions d’accueil de l’hôpital. Influencés par les recherches hygiénistes de leur époque, les deux élus argumentent en faveur d’un quartier d’isolement pour les maladies contagieuses, la création d’un service pour les enfants, d’une maternité et d’une salle d’opérations. En 1890, le conseil municipal, convaincu, décide de déplacer le Bureau de Bienfaisance (pour le reconstruire à l’emplacement de l’actuelle rue Gabriel Péri) et d’annexer l’ouvroir de l’orphelinat de jeunes filles, appartenant aux sœurs de Saint-Vincent de Paul, pour réaliser l’extension de l’hôpital.

La reconstruction d’un hôpital moderne et accueillant (1891-1895 ; 1903)

Les plans sont dressés par l’architecte Louis Leroux sur les conseils de Gustave Dron et le bâtiment est inauguré le 14 juillet 1895. La date n’a pas été choisie au hasard et symbolise l’alliance naturelle aux yeux de Gustave Dron entre la République et la solidarité sociale. Toute une aile (celle de l’ancien Bureau de Bienfaisance) est consacrée à l’isolement des malades contagieux : à la fin du 19^e siècle, la diphtérie, la variole, la tuberculose font effectivement des ravages. En effet, on sait depuis peu, grâce aux travaux des  chercheurs, comme Albert Calmette (1863-1933) fondateur de l’Institut Pasteur de Lille en 1895, que la transmission de la maladie s’opère par le contact avec les personnes malades et les objets. C’est pourquoi Gustave Dron demande l’affectation d’un personnel médical et administratif exclusif à ce service. Il souhaite ainsi protéger les autres patients de l’établissement, mais également l’ensemble de la population en l’amenant à choisir l’hospitalisation et ainsi à éviter le plus possible les contaminations.

L’achat successif par la municipalité de plusieurs parcelles permettent d’agrandir encore les plans d’origine et de doter chaque pavillon d’un jardin. Il est ainsi prévu outre le pavillon des contagieux, des espaces différenciés pour les maladies de peaux, les syphilitiques, deux salles d’opération chirurgicale, une salle d’étuves pour la désinfection du linge et du matériel et enfin une maternité avec des chambres individuelles.

Gustave Dron crée 5 grands services et décide de la nomination de leurs directeurs :

-   le service des fiévreux sous la direction du Docteur Mahieu ;

-   le service des fiévreuses sous la direction du Docteur Cadeau ;

-   le service des blessés sous la direction du Docteur Catteau ;

-   la maternité sous la direction du Docteur Fichaux ;

-   le service des contagieux sous la direction du Docteur Dewyn.

La présence d’un interne pour la nuit et les urgences vient renforcer l’équipe médicale.
300 lits sont maintenant disponibles dont 70 réservés exclusivement aux maladies contagieuses.

Le 14 juillet 1903 est inaugurée la construction d’un pavillon pour enfants.

Gustave Dron est fier de pouvoir présenter le tout nouvel établissement à Armand Fallières, le Président de la République, lors de sa venue à Tourcoing en juin 1906.

Avant la Première Guerre mondiale et la création d’un dispensaire d’hygiène sociale en 1921, l’Hôpital prend à sa charge les analyses médicales et les radiographies. Des visites périodiques et gratuites sont organisées dans les écoles. La désinfection des logements est également assurée.

La prévention contre la tuberculose est renforcée avec la construction du sanatorium. En 1924, la tuberculose recule grâce à la généralisation de l’usage du vaccin Bilié de Calmette et Guérin ou BCG.

La démolition de l’hôpital est décidée en 1988, le Centre Hospitalier Général Guy Chatilliez concentrant désormais les services.

 Source

Gustave Dron, exposition numérique réalisée par le service des Archives municipales de Tourcoing, consultable en ligne.