Le Monument aux Morts

Les travaux retardés (1924-1929)

Le 11 décembre 1922, la décision est prise d'orienter le monument vers le nouveau boulevard Gambetta, obligeant à remanier l'aménagement de la place Thiers. Alors que les travaux commencent, les lauréats du concours présentent en juillet 1923 un nouveau devis à la municipalité : ce n'est pas 500 000 euros que la Ville devra débourser mais 900 000 euros ! Les fondations sont malgré tout engagées, car une souscription exceptionnelle a permis de réunir la somme.

Mais les travaux n'avancent pas car Lucien Brasseur n'a, en 1925, toujours pas signé son contrat, légèreté qui lui vaudra d'être attaqué par le Comité en 1927, qui lui somme d'achever ses travaux, initialement prévus pour durer...un an!

Techniquement, le choix de la pierre de Souppes, résistante à l'humidité, se décide également tardivement. Malheureusement, les blocs de pierre sont livrés dans le désordre, provoquant des erreurs dans la pose.

Enfin, la construction génère des polémiques politiques avec l'élection comme maire de Gustave Dron en 1925, farouche opposant à Leduc. Gustave Dron décide en effet de faire construire en cinq mois un autre monument, dans le cimetière de Roubaix, qui est inauguré en 1927. Dès lors, l'achèvement de l'édifice place Thiers est jugé comme une dépense inutile. Lucien Brasseur décide d'attaquer la Ville en justice. Gustave Dron accuse le Comité d'incompétence, qui lui renvoie l'insulte dans une vive campagne de presse...

La fin des travaux (1929-1931)

La reprise des travaux est finalement favorisée par la réélection de Gustave Dron aux élections de mai 1929, la démission du Comité le 9 juillet et la formation d'une nouvelle commission consultative qui reverse les fonds disponibles à la municipalité. Malgré les difficultés techniques toujours liées à la pose des pierres, les conflits qui opposent le sculpteur aux ouvriers, l'élection d'un nouveau maire en 1930, Albert Inghels, le chantier se termine enfin au printemps 1931 et l'inauguration peut se dérouler le 17 mai 1931, sur la place désormais nommée Place de la Victoire.

Sources :

Dossier pédagogique rédigé par François Da Rocha Carneiro, professeur missionné aux Archives municipales de Tourcoing, consultable en ligne.

La base de données des Monuments aux morts, gérée par l'institut de Recherches Historiques de l'Université de Lille en Sciences Humaines (IRHIS)