L'ancien Hôtel de Ville

Le premier édifice (1718-1823)

L'incendie de 1711 qui ravagea plus de 200 maisons dans le centre ville détruisit aussi la mairie. Un nouvel Hôtel de Ville est construit en 1718 d'après les plans de l'architecte lillois Thomas-Joseph Gombert. Ces plans originaux ont disparu mais un relevé de l'édifice, établi en 1822 par l'architecte Dewarlez en charge de son remaniement, permet d'en connaître l'élévation primitive.

De style classique, la façade présentait cinq travées rythmées par cinq grandes arcades en anse de panier, avec une clé saillante au-dessus de chacune d'entre elles. A l'étage de grandes baies rectangulaires, avec des bandeaux de chambranle étaient surmontées d'une corniche. Enfin une grande lucarne surmontait cette fenêtre axiale, décorée d'un fronton triangulaire. Un clocheton octogonal abritant la cloche municipale coiffait l'édifice. Cette façade était entièrement composée de pierres blanches.

La distribution intérieure reste inconnue mais on sait malgré tout que se trouvaient au rez-de-chaussée le logement du concierge, la prison, un corps de garde. Sur l'arrière, deux ailes s'ouvraient sur une petite cour, ajoutée en 1753 puis en 1760. A l'étage, se trouvaient divers cabinets, le greffe et les archives.

Le remaniement et l'agrandissement (1823)

Dans les années 1820, le bâtiment est jugé insuffisant. Un agrandissement est décidé, d'après les plans de l'architecte Benjamin Dewarlez. La première pierre est posée le 1er mai 1823, au son des airs joués par la Garde Nationale

L'élévation de la façade est connue grâce au tableau "L'inauguration des Eaux de la Lys", commandée par la Ville en 1863 au peintre Emile Defrenne. Elle apparaît par ailleurs sur les plus anciennes photographies de la Grand-Place et les premières cartes postales de la fin du XIXe - début XXe siècle, comme celle-ci.

Elle présente 7 travées en tout. Un grand fronton triangulaire décoré d'armoiries et de rinceaux sculptés surmonte les trois travées centrales. Un grand balcon en fer forgé court le long de ces mêmes trois fenêtres centrales. Le beffroi initialement prévu est abandonné en raison de la fragilité de la structure, et est remplacé par un petit campanile en forme de petit temple classique, pour y abriter la cloche de "la retraite", utile en cas d'incendie.

L'intérieur de l'édifice est, quant à lui, entièrement remanié, avec aux côtés de l'administration municipale, l'installation du Juge de Paix et du conseil des Prud'hommes.

Le bâtiment est achevé le 05 novembre 1824 pour un coût total de 21 268 francs. Mais dès 1861, la décision est prise de construire un tout nouvel édifice, dont la monumentalité sera jugée plus en rapport avec la richesse et le rayonnement de la ville.

Une nouvelle affectation (1873-1900)

La dernière séance a lieu le 30 décembre 1873, date à laquelle les services peuvent rejoindre le nouvel Hôtel de Ville, bâti un peu plus loin. La Bourse de commerce s'y installe et des cloisons vitrées viennent clore les arcades du rez-de-chaussée.

L'édifice est détruit en 1900.

Sources

Alain Plateaux, "L'hôtel de ville" in Tourcoing 1711-1984, Tome 1, inventaire général des Monuments et Richesses Artistiques de la France, 1984.